Guide de la sauvegarde informatique

Le marché de la sauvegarde informatique est très dynamique et les prestataires actifs sont nombreux. Nous vous présentons quelques-uns des prestataires spécialisés dans la télésauvegarde et faisons le point sur le coût des services de sauvegarde sur Internet.

Sauvegarde informatique : comment protéger efficacement les données d’une entreprise

La sauvegarde informatique est un pilier de la sécurité des systèmes d’information. Toute entreprise, quelle que soit sa taille ou son secteur, dépend aujourd’hui de volumes croissants de données numériques : fichiers clients, documents juridiques, comptabilité, ou informations RH. Ces données informatiques constituent un actif stratégique. La perte de ces fichiers, qu’elle résulte d’une panne matérielle, d’un sinistre physique, d’un incident cyber ou d’une erreur humaine, peut bloquer tout le fonctionnement de l’organisation, voire mettre en péril sa continuité d’activité.

Ce guide professionnel s’adresse aux responsables informatiques, aux dirigeants d’entreprises et aux gestionnaires de risques, pour les aider à structurer leur approche de la sauvegarde des données. Il passe en revue les types de sauvegarde, les principales méthodes de stockage, les stratégies à privilégier, et les bonnes pratiques pour garantir une restauration rapide, fiable et conforme aux exigences réglementaires.

Comprendre les types de sauvegardes : complète, incrémentielle et différentielle

L’élaboration d’une stratégie de sauvegarde efficace repose sur la combinaison judicieuse des différents types de sauvegarde. Il en existe principalement trois, que les entreprises doivent maîtriser pour optimiser leur plan de protection des systèmes informatiques et des fichiers sensibles.

La sauvegarde complète : une base incontournable

La sauvegarde complète consiste à dupliquer l’intégralité des données sélectionnées à un instant donné. Cette méthode garantit une restauration simple et rapide, car elle ne nécessite qu’un seul fichier de sauvegarde. En revanche, elle demande beaucoup d’espace de stockage et nécessite plus de temps pour les opérations de backup. Elle constitue néanmoins une étape de référence dans tous les systèmes de sauvegarde, souvent réalisée hebdomadairement ou mensuellement et suivie de sauvegardes différentielles ou incrémentielles.

La sauvegarde incrémentielle : optimiser l’espace et le temps

Ce type de sauvegarde n’enregistre que les fichiers modifiés depuis la dernière opération, qu’elle soit complète ou incrémentielle. Elle limite considérablement l’espace nécessaire sur disque ou sur le cloud et réduit les temps de traitement. Cependant, le processus de restauration peut s’avérer plus complexe, puisqu’il faut réassembler toutes les sauvegardes intermédiaires. C’est une option performante pour les entreprises disposant d’une infrastructure adaptée, y compris un service de sauvegarde en ligne ou un logiciel dédié.

La sauvegarde différentielle : équilibre entre rapidité et simplicité

La sauvegarde différentielle s’effectue en copiant chaque fois les fichiers modifiés depuis la dernière sauvegarde complète. Ainsi, chaque fichier de sauvegarde reste indépendant des autres depuis ce point de référence, facilitant une récupération plus rapide qu’avec l’incrémentielle. Cette méthode intermédiaire est pertinente pour des PME et grandes entreprises soucieuses de concilier performance et résilience.

Méthodes de sauvegarde : locale, cloud et hybride

Le choix de la méthode de sauvegarde dépend de nombreux facteurs : volume de données, capacité de stockage, niveau de sécurité souhaité, budget, et exigence en matière de continuité d’activité. Trois approches dominent actuellement la pratique professionnelle :

La sauvegarde locale : rapidité de restauration, mais vulnérabilité accrue

La sauvegarde locale consiste à stocker les données directement sur des supports internes à l’entreprise : serveur dédié, NAS, disque dur externe, voire clé USB. Ce mode de stockage permet de contrôler intégralement les processus, sans dépendre d’un service externe. Il favorise une restauration rapide, idéale pour des fichiers volumineux ou des systèmes entiers (image disque).

En revanche, cette méthode reste vulnérable aux sinistres physiques (incendie, inondation) ou aux défaillances matérielles. Il est donc recommandé de la combiner à d’autres méthodes pour une meilleure sécurité.

La sauvegarde cloud : flexibilité et redondance

Avec la sauvegarde cloud, les données sont transférées et stockées sur des serveurs distants via Internet. Ce type de service offre plusieurs avantages : chiffrement automatique des fichiers, redondance des serveurs, accessibilité à distance, et gestion déléguée à un fournisseur spécialisé. Le cloud permet également d’ajuster facilement l’espace de stockage selon les besoins évolutifs de l’entreprise.

Mais ce choix implique un audit préalable de sécurité informatique, une évaluation de la bande passante, et une attention particulière aux clauses contractuelles (lieu de stockage des données, engagement de restauration, support technique, conformité RGPD).

La solution hybride : résilience renforcée

De nombreuses entreprises optent pour une approche hybride, combinant sauvegarde locale et stockage cloud. Ce schéma assure un accès rapide aux données sur support interne, tout en maintenant une copie sécurisée et délocalisée, souvent gérée par un service externe. Cette stratégie renforce la protection contre toute perte définitive liée à des incidents complexes (panne étendue, sinistre, attaque cyber infectant plusieurs terminaux simultanément).

Méthode Avantages Inconvénients
Sauvegarde locale Rapidité d’accès, pas de dépendance au réseau Risque physique, coût d’infrastructure
Sauvegarde cloud Flexibilité, sécurité avancée, externalisation Dépendance à Internet, coût récurrent
Sauvegarde hybride Résilience accrue, restauration rapide + copie externe Gestion plus complexe, coût global plus élevé

Planification, fréquence et stratégie de sauvegarde

La fréquence des sauvegardes dépend du rythme de modification des données. La plupart des prestataires recommandent un plan structuré défini dans une politique interne, formalisant les opérations à réaliser, les responsabilités, les supports utilisés et la méthode de restauration.

Déterminer la fréquence de sauvegarde selon les besoins

Un fichier client mis à jour quotidiennement nécessite des sauvegardes fréquentes, parfois en temps réel. À l’inverse, des documents archivés peuvent faire l’objet de sauvegardes mensuelles. Voici un guide indicatif :

  • Données critiques (ERP, CRM, serveurs de messagerie) : sauvegarde quotidienne voire horaire
  • Documents de gestion ou projets collaboratifs : sauvegarde hebdomadaire
  • Archives ou documents stables : sauvegarde mensuelle

Mettre en œuvre la stratégie 3-2-1

Préconisée par les experts informatiques, la stratégie de sauvegarde 3-2-1 consiste à :

  • Conserver trois copies des données
  • Stocker deux copies sur des supports différents (par exemple : NAS + disque dur externe)
  • Conserver une copie externalisée (sauvegarde cloud ou hors site)

Ce dispositif réduit drastiquement les risques de perte définitive de fichiers, notamment en cas de sinistre ou d’attaque de type ransomware.

Test de restauration : garantir l’efficacité des sauvegardes

Une sauvegarde doit pouvoir garantir une récupération rapide et intégrale des données, y compris dans un environnement différent. Pour cela, il est impératif d’intégrer au processus des tests réguliers de restauration.

Objectifs d’un test de sauvegarde

Ces opérations consistent à restaurer un ou plusieurs fichiers, voire un système complet, sur un autre ordinateur, serveur ou NAS. Les objectifs sont simples :

  • Vérifier l’intégrité logicielle et l’exactitude des fichiers restaurés
  • Évaluer la vitesse de récupération
  • S’assurer de la compatibilité des formats et logiciels
  • Identifier les points faibles du processus

Ces tests doivent être documentés et périodiques (trimestriels ou semestriels selon la taille de l’environnement).

Critères de choix d’une solution de sauvegarde informatique

Le marché propose un large éventail de solutions : logiciels, services en ligne, appliances, outils intégrés. Le choix doit s’appuyer sur des critères objectifs :

Éléments à évaluer lors du choix

  • Capacité de stockage et évolution possible de l’espace
  • Compatibilité avec les systèmes et logiciels métiers
  • Fonctionnalités (sauvegarde incrémentielle, planification, compression, chiffrement)
  • Fiabilité de la restauration et support technique
  • Conformité aux normes de sécurité et de protection des données
  • Tarification : abonnement, coût au gigaoctet, frais de restauration

Supports et outils de sauvegarde disponibles

Chaque entreprise dispose d’un environnement spécifique. Le choix des supports dépend de la volumétrie, de la fréquence de sauvegarde, et du niveau de sécurité exigé.

Supports physiques et dématérialisés

Les plus utilisés incluent :

  • Disques durs externes (HDD ou SSD)
  • NAS (Network Attached Storage) en réseau local
  • Bandes LTO pour archivage longue durée
  • Clés USB pour partage rapide (usage ponctuel)
  • Services cloud pour stockage hors site sécurisé

Outils logiciels professionnels

De nombreux outils spécialisés (Acronis, Veeam, Backup Exec, etc.) offrent une grande souplesse : sauvegarde automatique, planification intelligente, gestion multidevice, alertes, historique des backups, etc. Certains intègrent des fonctions avancées comme la déduplication ou la reprise après sinistre. D’autres se connectent nativement aux serveurs d’entreprise ou aux VM. Le développement d’un plan structuré autour de ces logiciels est essentiel pour sécuriser les opérations.

FAQ

Quelle différence entre les trois types de sauvegarde (complète, incrémentielle, différentielle) ?
La sauvegarde complète copie toutes les données, la sauvegarde incrémentielle copie seulement les différences depuis la dernière sauvegarde (complète ou incrémentielle), tandis que la sauvegarde différentielle copie celles modifiées depuis la dernière sauvegarde complète. Chaque type influence le temps de sauvegarde, l’espace disque occupé et la rapidité de restauration.

Comment répartir les supports de stockage ?
Il est recommandé d’utiliser à la fois des disques internes (NAS ou serveur) pour la rapidité de consultation et des supports externes ou en ligne (clé USB, cloud) pour la redondance. Le plan 3-2-1 est adapté à la majorité des organisations.

Que faire en cas de panne de serveur ou de corruption de fichiers ?
Un plan de reprise permettra de restaurer les éléments critiques grâce à une sauvegarde fonctionnelle. Le recours à un logiciel de récupération de fichiers compatible est essentiel. Veiller aussi à disposer régulièrement de snapshots système.

Peut-on automatiser la sauvegarde des postes de travail ?
Oui, de nombreux outils permettent de planifier la sauvegarde de chaque ordinateur par lot ou profil. Cela inclut les fichiers utilisateurs, les messageries, voire la configuration d’un système complet.

Combien d’espace de stockage faut-il prévoir ?
L’espace nécessaire dépend du volume total de fichiers, de leur évolution, du type de sauvegarde utilisé (incrémentielle ou non) et du nombre de versions à conserver. Il est recommandé de prévoir 2 à 3 fois le volume initial pour permettre la gestion des versions et des lots historiques.

Ce qu’il faut retenir

  • La sauvegarde informatique protège les entreprises contre les pertes de données, attaques cyber, pannes matérielles ou sinistres.
  • Les types de sauvegarde (complète, incrémentielle, différentielle) doivent être combinés pour optimiser la performance et la rapidité de restauration.
  • Les méthodes locales, cloud et hybrides permettent de diversifier les supports et renforcer la sécurité des fichiers informatiques.
  • Une stratégie de sauvegarde doit inclure une planification rigoureuse, des tests de restauration et une documentation complète des processus.
  • Comparer les solutions de backup selon des critères de sécurité, compatibilité, espace de stockage, coûts, et conformité réglementaire est essentiel.
  • Le recours à des solutions professionnelles permet d’automatiser les opérations, de sauvegarder efficacement les systèmes critiques et d’assurer une bonne capacité de récupération.

Pour toute organisation souhaitant garantir la protection de ses données informatiques en 2025 et au-delà, la mise en place d’un plan de sauvegarde robuste, documenté, et régulièrement testé reste une condition primordiale de continuité et de conformité. N’hésitez pas à consulter un spécialiste pour auditer vos pratiques actuelles et les améliorer.

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